ACTU - Notre projet Housing First
Notre projet Housing First

Le modèle Housing First propose un accès immédiat au logement, depuis la rue, sans étapes intermédiaires. Aux Trois Portes, nous donnons vie à ce modèle au sein de notre service de stabilisation.

Depuis plus de 10 ans, le service de stabilisation existe dans le paysage associatif Namurois.

Ce service accueille, en logement collectif, des hommes fortement éloignés du logement et qui présentent diverses complexités (assuétude et/ou troubles psychiatriques et/ou handicap). Ce service est une histoire de temps et de demande. Notre accompagnement, non limité dans le temps, permet l’émergence de demandes sans contrainte. Finalement, comme il n’y a pas de pression temporelle, nous nous retrouvons à accompagner les personnes en logement (nous espérons qu’ils s’approprient les lieux suffisamment pour qu’ils puissent les considérer comme leur chez-soi).

–> Plus d’info sur le service de stabilisation des Trois Portes

Naissance d’un projet « Housing First »

 

Au cours du premier semestre 2021, plusieurs de nos locataires du 2R ont manifesté le désir d’emménager dans un logement seul et ont souhaité que nous poursuivions notre accompagnement. Nous nous sommes donc retrouvés à faire de l’accompagnement dans des logements individuels, ce qui était inédit. C’est donc tout naturellement qu’en août 2021 nous avons répondu à un appel à projet pour subventionner un temps de travail supplémentaire dans le cadre de l’accompagnement Housing First. Pédagogie qu’en définitive nous effectuions depuis 10 ans avec la spécificité de l’accompagnement collectif.

Cela nous permet donc de poursuivre l’accompagnement de ceux qui quittent les 2R (et donc d’augmenter leur nombre) suivant la même pédagogie : présence, ouverture, respect de la différence et de la volonté du locataire, acceptation de la non-demande et permanence de l’accompagnement tant que c’est la demande de la personne.

Notre approche

 

Dans notre travail, nous ne prétendons pas savoir ce qui est bon pour la personne. Nous la laissons experte de ce qu’elle vit et de ce qu’elle veut vivre par les choix qu’elle pose. Nous pouvons bien entendu lui présenter les possibles à venir si elle pose tel ou tel autre choix, mais c’est elle qui prendra la décision finale, nous l’espérons, en connaissance de cause. Si la prise de décision s’avère plus complexe, nous tentons de faire émerger la solution à partir des ressources et des savoirs propres à la personne.

Notre plus grand allié dans cette relation est le temps. Celui-ci nous permet d’avancer à son rythme tout en respectant ses souhaits. Il n’y aura en définitive pas de bonne ou de mauvaise décision. Il n’y aura que des résultats plus ou moins agréables que la personne désirera répéter ou pas. Et nous ferons de notre mieux pour être présents, que ce soit pour aider à passer les moments difficiles ou pour soutenir et ancrer les moments plus joyeux dans leur réalité.

 

"La précarité et ses effets sur la santé mentale", Jean Furtos (Extrait)

« La précarité « normale » est constitutive de l’être humain ; l’un de ses paradigmes en est celle du bébé vis-à-vis des adultes tutélaires : il ne peut rien seul sur le plan physiologique qui est toujours attaché aux besoins affectifs, ce qui aboutit rythmiquement à une détresse ordinaire qui en appelle à l’autre et qui fonde à la fois le lien, le plaisir du lien et son ambivalence ; car la précarité repose à l’origine sur la détresse, l’incomplétude et l’obligation d’une dépendance, ce qui entraîne l’exigence d’une reconnaissance réciproque : être considéré comme digne d’exister dans son groupe d’appartenance (d’abord la famille, elle-même englobée dans des groupes de plus en plus vastes), et à partir de là, d’exister en humanité. (…)

Mais lorsqu’elle fonctionne assez bien, la précarité constitutive aboutit à une triple confiance : confiance en l’autre qui est là quand on en a besoin, confiance en soi-même qui a de la valeur, puisque l’autre s’en préoccupe lors des situations de détresse, et confiance dans l’avenir puisque d’autres situations de détresse pourront entraîner le même type de rapport liant et aidant. L’ensemble donne confiance dans le lien social qui porte la possibilité d’un avenir en société.

https://www.cairn.info/revue-le-carnet-psy-2011-7-page-29.htm

 Pour son programme Housing First et suite à son financement fédéral, le service de stabilisation des Trois Portes a reçu la visite de la Ministre Karine Lalieux.

Une précarité « constitutive de l’être humain »

 

C’est finalement cette présence, ce lien qui se construit et sa permanence dans notre travail qui nous permet de transformer la précarité extrême vécue par la personne en une précarité “normale” qui est constitutive de l’être humain, comme l’explique très bien Jean Furtos.

Ainsi, notre objectif au quotidien n’est pas d’éradiquer la précarité, mais de créer de la confiance à trois niveaux : confiance en l’autre, confiance en soi-même qui a de la valeur, confiance dans l’avenir.

Gioacchino Sforza, éducateur & Hélène Montluc, directrice du service

Housing First, c’est quoi ?

 

Positionnant le logement comme un droit fondamental, le modèle Housing First propose un accès immédiat au logement, depuis la rue, sans étapes intermédiaires et sans autres conditions que celles auxquelles est soumis un locataire classique. Ce modèle vient ainsi bouleverser la vision classique du processus d’insertion (lequel est le plus souvent présenté sous la forme d’un escalier), d’autant plus qu’il est destiné au public le plus éloigné du logement : un public particulièrement fragilisé par une chronicité du sans-abrisme et des problématiques de santé mentale et d’assuétude.

Pour favoriser le maintien dans le logement et le rétablissement, le modèle prévoit un accompagnement adapté, intensif et pluridisciplinaire. Cet accompagnement place la personne au centre. C’est à partir de ses envies, à son rythme, et surtout à partir de ses propres ressources (empowerment), que l’accompagnement se construit, sur mesure. Depuis son lancement à New-York au début des années 1990, ce modèle a été adopté comme politique nationale dans plusieurs pays européens. Il permet un maintien en logement pour plus de 80% des locataires après deux ans. Cette stabilité résidentielle est non seulement favorable à un processus de rétablissement mais permet, en outre, de réduire une série de coûts non négligeables liés notamment aux services de santé.

Aux Trois Portes, nous donnons vie à ce modèle au sein de notre service de stabilisation. Par ailleurs, dans tous les services de l’ASBL, nous tentons d’appliquer cette posture bienveillante, au plus proche de ce que vit et souhaite la personne accompagnée. Le travailleur social ne fait pas de l’assistanat. Il a un rôle de facilitateur, aidant à faire émerger les ressources propres.

-> En savoir plus sur nos pratiques et notre ADN

Formulaire de contact

N’hésitez pas à nous contacter pour toute demande ou question, nous sommes à votre disposition !

Accueil, hébergement, et accompagnement en logement vers l’autonomisation et l’insertion durables.

 

Les Trois Portes ASBL
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